Témoignage de Sonia Garcia
Lorsqu’on est pauvre, il est difficile de faire confiance, de se faire confiance.
Il est également difficile de recevoir… car rien n’est gratuit. Et parfois la bienveillance se paie très cher dans la rue.
Je m’appelle Sonia et je suis l’une des élèves de la première promotion des jeunes filles scolarisée dans le Village pour Filles du Guatemala d’Opération Terre des Enfants.
Il y a 25 ans, ma route a croisé la vôtre et ma vie a été transformée à tout jamais. Je tenais à vous remercier personnellement et de tout cœur pour votre générosité.
J’ai grandi dans un petit village dans le département de Santa Rosa au Guatemala. Nous n’avions pas accès à l’eau ou à l’électricité. Mes parents avaient bricolé un abri pour vivre dans les plantations de café. Nous vivions à 10 dans cet abri et dormions soit à même de sol, soit à 4 dans un lit. Les routes étaient faites de terre et devenaient vite impraticables pendant la saison des pluies. Il était très difficile de quitter la plantation pour se rendre à l’école, par exemple.
Lorsque j’ai rencontré les Sœurs de Marie pour la toute première fois, j’étais en train de cueillir les graines de café avec mes parents. Elles se sont arrêtées près de moi et m’ont demandé si j’allais à l’école. Je me souviens leur avoir répondu que non, qu’il n’y avait plus d’écoles pour moi ici et que mes parents ne pourraient de toutes façons pas payer pour l’école secondaire.
Les projets d’Opération Terre des Enfants étaient alors nouveaux et nous ne connaissions pas encore les Sœurs de Marie. Aujourd’hui, la réputation des écoles n’est plus à faire, mais à l’époque… je n’avais pas idée de ce qu’elles allaient m’offrir….
Voilà 20 ans que je suis sortie diplômée du Village pour Filles de Guatemala City et je vous témoigne avec une émotion immense que vous avez réussi à sortir toute ma famille de la pauvreté.
J’ai longtemps aidé les Sœurs à implémenter les projets au Honduras pour ensuite travailler comme assistante administrative dans un grand groupe actif dans la construction. Cet emploi m’a permis de financer mon Master en économie en cours du soir à l’université Mariano Calvéz.
Je suis aujourd’hui une professionnelle diplômée de l’université et employée d’un grand groupe. Je suis également une épouse et une mère épanouie.
J’ai aujourd’hui un emploi stable, un diplôme universitaire et suffisamment d’argent que pour offrir l’avenir dont j’ai toujours rêvé à mes enfants.
Sans votre aide, ma vie aurait été très différente.
Dans les familles pauvres comme la mienne, lorsqu’on termine l’école primaire, on ne peut plus être une charge financière pour ses parents. Pour les jeunes filles, ça signifie généralement de se trouver un mari et de lui faire un enfant pour qu’il assume notre charge financière.
C’est grâce aux donateurs d’Opération Terre des Enfants que je suis devenue la femme accomplie que je suis aujourd’hui.
Et cette année, je suis particulièrement émue car mon premier enfant célébrera son tout premier Noël. C’est une étape importante dans la vie d’une femme, d’un parent. C’est encore plus émouvant pour moi qui n’avait jamais connu cette joie et cette célébration avant de rencontrer les Sœurs de Marie.
Je me souviendrai toujours de l’émotion que j’ai ressentie lors de ma première fête de Noël. J’étais bouleversée par tant d’attentions. Cette journée restera à jamais gravée dans ma mémoire et je veillerai à perpétuer la tradition avec mes propres enfants.